Déficit public français : il existe une autre voie !

Illustration symbolique et abstraite représentant une vision alternative et transformatrice du déficit public français.

Et applications à la Stratégie d’entreprise.

A la faveur de la redécouverte de mon profil psychologique d’inspiration jungienne (« Explorateur d’idées »), et à la vue de l’actualité publique française catastrophique, j’ai eu envie de m’essayer à réfléchir à un scenario alternatif politico-budgétaire.

Pourquoi ? Parce que même si l’on faisait l’hypothèse que, cette fois-ci, le gouvernement est compétent, non-corrompu, et sincère dans sa volonté de trouver de servir l’intérêt du peuple français – alors que chacun des termes de l’hypothèse est hautement contestable ici -, le positionnement structurel actuel de l’Etat français rend impossible la résolution du déficit et de l‘endettement publics français.

En effet, comme Emmanuel Todd l’explique dans l’introduction de La Défaite de l’Occident, la fin de l’Etat nation, le déficit budgétaire, le dérapage de la dette, et le recul des classes moyennes, sont a priori tous intimement corrélés.

Dit autrement, dans le langage de la Stratégie d’entreprise, qui nous intéresse tout de même en premier lieu ici : la Performance économique d’une entreprise est avant tout une implication du positionnement stratégique de l’entreprise !…

Or, comme le rappelle aussi Emmanuel Todd dans Les luttes des classes au XXIème siècle, une bonne partie des analystes internationaux, y compris allemands, expliquent comment l’EURO a été catastrophique pour l’économie française. 10 ans à peine après la circulation de cette « monnaie unique », la notation de la France a entamé sa chute sans fin. Ainsi, alors que la France disposait de la meilleure notation possible dans le système, le fameux AAA (notation référente de S&P), sa notation a été dégradée une première fois en 2012 à AA+, puis à AA en 2013, puis à AA- en 2023, et enfin à A+ ce vendredi 17 octobre 2025.

Certains analysent que la notation de la France s’effondre avec l’accession au pouvoir de dirigeants socialistes. Mais en réalité, il est fort probable que cela soit beaucoup plus structurel, et que les causes dépassent la « guéguerre théâtro-politicienne » d’étiquetage partisan. Pour illustration, cette même semaine de la dégradation grave de la notation par S&P, le nouveau gouvernement français a essayé d’annoncer une temporisation de sa réforme des retraites… pour recevoir à peine 48 heures plus tard une menace des instances européennes sur une suppression des aides perçues par la France en provenance de l’UE dans un pareil cas. La France passerait alors d’un déficit budgétaire dans sa relation à l’UE de -13 Md EUR (27 Md EUR donnés contre 14 Md EUR reçus), à -27 Md EUR, puisqu’elle perdrait alors les 14 Md EUR. Rappelons que cette nouvelle perte de 14 Md EUR serait à comparer avec un gain espéré par le gouvernement pour sa réforme des retraites de moins de 5 Md EUR… Quelle que soit son opinion sur la réforme des retraites proposée par le gouvernement, la menace et la situation perceptible de la relation à l’UE devrait faire se poser des questions à tout le monde.

Dans ce contexte, comme expliqué précédemment, j’ai donc décidé de réfléchir et de travailler brièvement à un scénario alternatif. Parmi les points clés de la situation actuelle, rappelons que le déficit budgétaire actuel des finances publiques françaises est de l’ordre de 110 Md EUR (1430 Md EUR de recettes, contre 1540 Md EUR de dépenses). Le problème est donc en réalité double : pouvons-nous cesser cette situation de déficit structurel ? et quel positionnement de l’Etat français et de la sphère publique liée pour ce faire ?

Méthodologie

C’est donc à ces deux questions que je me suis confronté, également pour éviter de tomber dans le piège standard qui consiste à comprendre une situation dont on se plaint, que l’on critique, etc… sans aider à construire collectivement une résolution.

Pour ce faire, j’ai donc commencé par envisager des axes et principes de repositionnement de l’Etat, et j’ai demandé à ChatGPT de faire le chiffrage des conséquences sur l’économie publique française. Je n’ai pas du tout vérifié ses chiffrages, s’il y a des erreurs, il faut voir cela avec lui… Blague à part, cela signifie qu’il faut prendre les éléments quantitatifs avec beaucoup de pincettes, et, malheureusement, également les remarque ou conclusions que j’ai cru bon pouvoir en tirer.

Ceci étant dit, annonçons tout de suite la bonne nouvelle : modulo cette précaution sur le travail de ChatGPT en termes de chiffrage, ce scénario alternatif semble fonctionner, générer un bel excédent budgétaire, permettre même une forte amélioration du pouvoir d’achat des français, tout en assurant des bases politiques et sociales solides. Certes, certains n’adhèreront pas à certains principes proposés : qu’ils n’hésitent pas à proposer des alternatives… du moment qu’ils se soient inquiétés de la cohérence globale du positionnement, et qu’ils aient vérifié que leur modèle était réellement viable (le fameux « chiffrage », qui doit être excédentaire !)

Par ailleurs, quelle que soit l’orientation d’un modèle viable, il paraît clair que revenir à un positionnement « d’Etat stratège » est absolument nécessaire (bien que non suffisant), et qu’il faille absolument en finir avec le positionnement actuel de « l’Etat gestionnaire », cette situation où ma France est dirigée par un équipage disparate mais égoïste, qui ne s’occupe que de petits calculs de lignes budgétaires, et ne peuvent ainsi que finir par faire payer à la population française leurs propres dysfonctionnements.

De même, les Dirigeants de PME doivent avant tout repositionner leur rôle, ainsi que celui de leur CoDir, comme des organes responsables de la construction et de la vision stratégique de l’entreprise. A nouveau, réaffirmons que cela n’est pas une condition suffisante à la pérennité économique de l’entreprise, mais c’en est très certainement une condition nécessaire.

Constats préalables

Ceci étant dit, commençons donc par dresser les grandes lignes du positionnement alternatif de l’Etat, en lien avec les implications économiques publiques (par exemple, nous ne détaillerons pas les réflexions sur les lois sociétales qui accompagneraient un « programme complet », puisqu’elles n’ont pas de lien direct avec le budget annuel).

Pour ce faire, commençons par partager quelques constats et analyses préalables, outre ceux mentionnés précédemment. Parmi ceux-ci :

La France fait partie des pays les plus fiscalisés au monde, et semble posséder un ratio d’Agent public par nombre d’habitant également parmi les plus élevés. On pourra d’ailleurs se rapporter au tableau de data sourcées, à nouveau, via ChatGPT, pour les 25 pays possédant le plus grand PIB, pour une vision plus extensive des sujets quantitatifs évoqués dans cette partie :

Emmanuel Todd rappelle dans son introduction à La Défaite de l’Occident que, lors de son discours de février 2022 pour son entrée en guerre en territoire ukrainien [Note : j’encourage toute personne curieuse et intéressée par le sujet à lire a minima le 1er chapitre de cet ouvrage sur la description de la situation de la Russie, et sa non-connaissance par les analystes officiels occidentaux], Vladimir Poutine avait, notamment, utilisé l’expression de « l’Empire du mensonge », concernant l’Occident. C’est entendable, mais ces analyses de data laissent penser que l’Occident serait, beaucoup plus factuellement, l’Empire de la Dette et des sédatifs chimico-pharmaceutiques : endort-on sa propre population avec des chèques et des drogues ?…

Par ailleurs, Emmanuel Todd insiste aussi, comme d’autres, sur l’importance cruciale des données démographiques, et des structures familiales (l’une des originalités des fondamentaux de la grille d’analyse d’Emmanuel Todd). Mais il explique également, notamment dans Les luttes des classes au XXIème siècle, que l’éducation joue un rôle déterminant dans la tendance long terme de la trajectoire d’un pays en termes d’évolution de puissance. Ainsi, il explique en partie la défaite de l’initiative OTANO-américaine face à la Russie (grosso modo l’Occident dans La défaite de l‘Occident) comme tant corrélée au plus grand nombre d’ingénieurs formés par cette dernière, et à un meilleur complexe industriel global (dont celui de production de munitions et missiles).

Enfin, la construction du scenario alternatif tient compte de mon attachement personnel à une certaine idée de la démocratie et de la liberté individuelle, à rebours de la tendance actuelle au contrôle, la censure, et l’enfermement. Cela se traduira notamment par l’idée qu’une « société de confiance » peut permettre un certain dynamisme économique, ainsi que par le principe de responsabilisation des individus.

Principes clés du positionnement alternatif de l’Etat, et mesures concrètes

Cela étant posé, je peux désormais exposer les quelques grandes lignes des principes d’un repositionnement alternatif du rôle de l’Etat et des agents publics :

  • Renouer avec l’excellence de l’Education Nationale française, notamment pour former des ingénieurs humanistes français ;
  • Revenir à un Etat-Nation souverain ;
  • Réduire le rôle de l’Etat au « régalien », et en finir avec l’expansion de « Big Mother », cet « Etat nounou », comme décrit par Michel Schneider dès 2002 dans son livre « Big Mother – psychopathologie de la vie politique », ainsi qu’avec le rôle de « Gentil Organisateur » pour oisifs tel qu’exercé désormais par les mandatés publics ;
  • Responsabilisation de l’individu adulte, contre son infantilisation continue : de sa propre santé, de ses finances et de sa retraite, de son patrimoine et de son rôle de citoyen français ;
  • Réhabilitation du « travail qui paie » ;
  • Renouer avec une mobilité libre, un fonctionnement démocratique réel, et un droit à la propriété sécurisé ;
  • Réindustrialiser la France, mais également « réagriculturer » la France.

Pratiquement, pour permettre d’évaluer les conséquences économiques publiques, et notamment budgétaires, ci-dessous des éléments détaillés sur les mesures concrètes permettant ce repositionnement alternatif :

  1. Suppression de l’expansion confiscatoire fiscale, et retour à un système d’imposition minimal et simple, au service de l’intérêt stratégique du pays
  • Impôt sur le Revenu :
    • Conservation du principe d’un impôt progressif par tranche, mais payé par tous les foyers, sur la base de tranches simplifiées et avec des taux fiscaux abaissés : 10% jusque 1x le revenu médian français ; 15% sur la tranche entre 1x et 3x le revenu médian ; 20% entre 3x et 5x le revenu médian ; 25% au-delà de 5x le revenu médian. [Note : on pourra évidemment débattre des quantifications précises, mais cela semble secondaire, l’objectif étant d’avoir des éléments précis pour faire un chiffrage, du moment qu’ils soient cohérents avec l’objectif que l’on s’est donné et les principes exposés pour la construction du positionnement alternatif. Cette remarque vaut bien entendu pour l’ensemble des éléments quantitatifs précisés dans cette partie.]
    • Fin des distinctions d’imposition par typologie de revenus
    • Fin de toutes les niches fiscales, quelles qu’elles soient, excepté « enfants »
    • Réduction de l’impôt final de 5% par enfant, jusque 4 enfants (répartie 50/50 entre les 2 parents).
  • Impôt sur les Sociétés :
    • Simplifié à 15% sur le Résultat avant impôts + 1% %Marge Brute (cf définition des Coûts Directement Variables sur Ventes).
    • Aucune autre taxation (ex : formation, foncière, etc…) ou déduction fiscale (ex : CIR), hormis une déduction fiscale de 20% sur l’IS si l’entreprise appartient à l’un des secteurs stratégiques tel que listé par l’Etat.
  • Système de TVA conservé, avec augmentation de la TVA dans quelques cas ciblés pour corréler au renforcement du patrimoine français :
    • +30% sur toute importation de produit agricole ou alimentaire ;
    • +30% pour toute entreprise de restauration non-positionnée sur le patrimoine culinaire français.
  • Suppression de toutes les autres cotisations, taxes, et niches fiscales :
    • Suppression des taxes d’habitation, foncière, ménagères, de redevance, sur héritages, notariales (notamment sur achats immobiliers), etc ;
    • Suppression de toutes les cotisations en entreprises, salariales et patronales ;
    • Suppression de toutes les niches fiscales, que ce soit le CIR d’entreprise, comme les « emplois à la personne » pour les particuliers ;
    • Suppression de toutes les taxes insidieuses et masquées : la taxe sur carburants TICPE, CSPE, TGAP, TSCA, Forfait social, Taxes sur tabac, etc… ;
    • Suppression de toutes les niches fiscales et subventions publiques cachées : suppression du financement public des associations, suppression de toutes les niches fiscales (hors « enfants » pour les particuliers, et « secteur stratégique » pour les entreprises) – y compris emplois à domicile, APL, aide à la rénovation thermique, réduction dites « Madelin », CICE résiduel, entreprises zones spéciales, CIR, etc…
  • Contreparties
    • En contrepartie de cette rémunération nette, tant pour les particuliers que pour les entreprises, très fortement augmentées, et qui s’accompagne de la suppression de la majeure partie des cotisations et taxations diverses, les Français doivent redevenir responsables de leur santé, de l’évolution de leurs compétences, de leur patrimoine, et donc aussi de leur retraite. Ils seront notamment aidés pour ce dernier sujet, uniquement pour ceux qui le souhaitent: cf programme d’éducation, et, en option libre, un compte épargne-retraite protégé et sécurisé par l’Etat, et qui suivra uniquement l’inflation annuelle (avec durée de blocage des fonds versés pendant 3 / 5 ans, mais déblocage libre après cette période).
  1. Rôle central de l’excellence retrouvée de l’école française, pour former notamment des ingénieurs humanistes français, et renouer avec l’esprit critique, et l’apprentissage du « travail qui paie ». Parmi les grandes lignes concrètes de cette ambition :
  1. Programme de l’école primaire et du collège – dès le CP, avec contenus et volumes horaires à moduler selon les âges et classes :
    • Français
    • Mathématiques
    • Sport
    • Ingénierie : électronique, informatique, mécanique
    • Culture générale : sciences physiques, sciences naturelles, disciplines artistiques
    • Patrimoine français : histoire, géographie, éducation financière, cuisine, artisanat, activités manuelles – et dont une partie liée au patrimoine régional local
    • A partir du CM1 : anglais
    • A partir de la 6ème : langue BRICS – chinois, russe, arable, ou portugais.
  1. Parmi les points clés du fonctionnement :
  • Ré-autoriser les devoirs écrits à la maison dès le CP, et augmenter le volume des devoirs maison ;
  • Cantine gratuite mais obligatoire, pas de sortie de l’établissement scolaire pour convenance personnelle, sans aucune dispense d’ordre religieux, avec régime d’inspiration « cétogène / low carb », avec 100% de produits locaux français ;
  • Interdiction des téléphones (ou équivalents), y compris jusque fin du collège ;
  • Renforcement du soutien scolaire individuel après la classe, en partie grâce à l’instauration du « service citoyen pour Seniors » (cf nouveaux ministère « Famille »).
  1. Implications sur le corps professoral :
  • Recrutement de près de 80 000 enseignants pour école primaire et collèges, en particulier du fait de l’amélioration du programme et de l’ambition nationale ;
  • Augmentation salariale grâce à la suppression des cotisations salariales et patronales (salaire net = salaire brut) + augmentation de 20% de tout ce corps professoral pour revaloriser le rôle clé de l’enseignant.
  1. Autres points clés à impacts économiques liés à ce scenario alternatif
  1. Rétablir un environnement quotidien propice, en cohérence avec les objectifs et principes de ce positionnement alternatif
  • Inspiration de la théorie du « carreau cassé » : création d’une filière « amendes contre incivilités » (pollution sonore dans les transports communs ou espaces publics, perturbation scolaire, « petits incidents », etc…) : création d’un dispositif d’gents de sécurité civique, augmentation des effectifs de Justice en lien, et établissement d’une amende forfaitaire de 50 EUR / infraction, redevable par toute personne de plus de 11 ans (entrée au collège), transférable sur parents en cas de mineurs.
  • Rémunération des parents au foyer, en charge d’enfant (jusqu’aux 12 ans – entrée en 4ème – de l’enfant), de 65% du salaire médian.
  • Suppression du système punitif sur automobilistes : plafonnement des amendes à 50 EUR ; fin du permis à points ; parking gratuit 4 heures / jour ; ré-augmentation des limites de vitesse ; réduction des voies cyclables et réservées.
  1. Renouer avec un fonctionnement démocratique réel :
  • Réaffirmer la séparation des 3 pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire), dans l’esprit démocratique, et supprimer l’impunité réelle de certains : obligation d’un premier ministre issu du parti majoritaire aux législatives ; 1 seule dissolution autorisée par mandat présidentiel ; suppression du Conseil d’Etat (et du Sénat ?) ; vote de candidats issus de la société civile pour le conseil Constitutionnel, de mandat de 4 ans ; vote pour certains juges (périmètre à identifier) ; élections à la proportionnelle, le cas échéant ; aucune interdiction technique de limitation de candidats aux élections, sauf l’obligation de présenter un programme réellement chiffré ; temps de parole (ou équivalent) équiréparti entre tous les candidats ; droit de véto du peule sur exécutif et législatif, avec minorité de blocage à 20% ; plafond de la rémunération des agents publics et des élus à 5x le salaire médian ; interdiction de tout type de « loi d’urgence » ou équivalent ; interdiction des lois globales de censure et de contrôle numérique.
  • Retour à l’Etat-nation souverain, et donc sortie de toute servitude internationale, dont : euro, UE, OTAN, OMS… et retour aux partenariats et alliances en bilatéral.
  1. Bilan en termes d’organisation de l’intervention publique, et conséquences budgétaires
  1. Recomposition du portefeuille des ministères
  • Ceux qui demeurent, ou sont renforcés, dans les grandes lignes : Education Nationale, Justice, Intérieur, Affaires étrangères, Défense, Energie.
  • Ceux qui sont créés ou étendus :
    • Enseignement supérieur et Formation professionnelle : s’occupe notamment des programmes et financements de la reconversion professionnelle (fin du financement des « petites » formations et formations courtes non-structurelles) – programme de reconversion professionnelle structurante, pouvant être financé jusque 1 an de salaire, en contrepartie de 2 ans « dus à l’Etat » (rester dans le nouvel emploi au moins 2 ans après la fin de la formation) + aide à trouver une entreprise locale qui recrute sur cette nouvelle formation (remplace France Travail).
    • Recherche et Innovation : remplace « Enseignement supérieur » et « Numérique » actuels
    • Industrie et Ingénierie
    • Agriculture et Ressources naturelles : intègre Mer, Pêche, Forêts, etc…
    • Famille : gestion des sujets liés à l’enfance (hors école), les parents au foyer, la parentalité, et les seniors – dont la création d’un « service citoyen pour Seniors », pour casser le « silotage générationnel » qui abime la société française.
    • Infrastructures : englobe Transports, Logement, Ville, Outre-Mer, une partie de Numérique, Routes, Aéroports, Grands Travaux, etc…
    • Patrimoine : englobe une partie de Culture, et une partie de Ecologie
  • Ceux qui sont diminués, absorbés ou supprimés :
    • Santé : conserve uniquement santé pour enfants, seniors, et handicaps ou incapacités pour adultes – mais fin de l’intervention de l’Etat pour les « maladies courantes » des adultes valides.
    • Economie et Finances : réduction drastique du périmètre fiscal ; mais s’occupe de gestion de la dette, des quelques taxations restantes, du compte épargne-retraite indexé sur l’inflation optionnel, de la gestion du fonds souverain pour grands projets (cf répartition de l’excédent budgétaire ci-dessous), des allocations chômage (limitées à 12 mois) ou de reconversion professionnelle, et de la redistribution des budgets aux collectivités locales (cf règle décrite ci-dessous).Culture : supprimé, une partie intégrée à Patrimoine
    • Ecologie : supprimé, fin des programmes de transition énergétique et « d’énergies renouvelables intermittentes » ; en partie réalloué entre Energie et Patrimoine.
    • Ville, Outre-Mer, Transport, Logement : essentiellement réalloué à Infrastructure ; une partie à Patrimoine.
    • Sport et Jeunesse : une partie réallouée dans Famille.
    • Travail : une partie réallouée dans Enseignement supérieur et Formation professionnelle, et la partie « travail salarié » dans Justice et Economie.
    • Relations avec les Collectivités locales : maintenu, mais périmètre diminué en lien avec les moyens diminués des collectivités locales.
    • Transformation et de la fonction publique : supprimé.
    • Egalité entre les femmes et les hommes : supprimé.
    • Relations avec le Parlement : supprimé.
  1. Fonctionnement avec collectivités publiques
  • Rôle restreint, centré sur l’exécution locale et de proximité, mais limitation du périmètre de décisions – dont fin de financement des associations, et limitation des pratiques de « clientélisme ».
  • Budgets alloués par l’Etat central, selon une règle de répartition entre les collectivités publiques selon 3 paramètres clés : nombre d’habitants ; nombre de travailleurs dans entreprises sur territoire ; valeur patrimoniale sur le territoire.

Evaluation des impacts positifs sur la situation économique de la France

  1. Conséquences en termes de chiffrage et budgets
  • Comparatif : France actuelle vs Scénario alternatif
IndicateurFrance actuelleScénario alternatif
Recettes publiques totales≈ 1 400 Md €≈ 454,5 Md €
Dépenses publiques totales≈ 1 500 Md €≈ 357,5 Md €
Solde budgétaire≈ –110 Md€ (déficit)+97 Md€ (excédent)
Nombre d’agents publics totaux≈ 5,7 millions d’agents (Fonction Publique)≈ 2,5 millions (hypothèse du scénario)
Dépenses publiques / PIB≈ 57 % du PIB (Insee)≈ 12,4 % du PIB (avec PIB +10 % hypothèse)

L’excédent budgétaire pourrait être utilisé de la manière suivante :

  • Désendettement : 40% (~ 39 Md EUR)
  • Affectation au fonds pour Grands Projets : 40% (~39 Md EUR)
  • Epargne tampon pour besoins imprévus court terme : 20% (~19 Md EUR)
  • Détails Recettes publiques – scenario alternatif
PosteMontant estimé
TVA (hors surcotes)245
TVA +30% sur restauration non-patrimoniale + produits agri32
Impôt sur le revenu (IR)85
Impôt sur les sociétés (IS + 1% MB, post-allègement)35
Amendes incivilités1,5
Divers (résiduels, épargne retraite, gestion fonds)6
Total recettes 454,5 Md
  • Détails Dépenses publiques – scenario alternatif
PosteMontant estimé
Éducation nationale (avec hausse salaires)75
Santé (enfants, seniors, handicap uniquement)35
Infrastructures publiques (routes, écoles…)40
Défense45
Intérieur + agents civiques30
Justice10
Famille (parents au foyer + seniors)30
Enseignement sup. + reconversion pro12
Collectivités locales (dotations redistribuées)45
Fonctionnement des autres ministères20
Chômage (durée max 12 mois)20
Remboursement intérêts de la dette25
Fonctionnement administration générale10
Total dépenses 357,5 Md
  • Exemple détaillé de gain de pouvoir d’achat net – 1 : salarié au SMIC (~1 750 € brut)
ÉlémentMontant annuel estimé
Gain brut (fin cotisations salariales)+4 600 €
Gain taxe habitation / foncière / TV+800 €
Perte remboursements santé (mutuelle + soins)–800 €
Gain net annuel estimé+4 600
  • Exemple détaillé de gain de pouvoir d’achat net – 2 : couple 2 enfants – double revenu moyen (~2x 2 100 € brut)
ÉlémentMontant annuel estimé
Gain brut (fin cotisations)+10 000 €
Réduction IR (10% pour 2 enfants)+1 500 €
Gain taxes (logement, foncier…)+1 000 €
Perte aides diverses (domicile, mutuelle, etc.)–1 200 €
Gain net annuel estimé+11 300
  • Exemple détaillé de gain de pouvoir d’achat net – 3 : cadre sup. (~4 500 € brut/mois)
ÉlémentMontant annuel estimé
Gain brut (fin cotisations)+12 000 €
Gain IR (tranches + plafond)+2 500 €
Fin TICPE + redevances + taxes+1 200 €
Perte aides (ex : mutuelle, etc.)–1 000 €
Gain net annuel estimé+14 700
  • Exemple détaillé de gain de pouvoir d’achat net – 4 : Couple de cadres supérieurs avec 2 enfants (~10 000 € brut/mois)
ÉlémentMontant annuel estimé
Gain brut (fin cotisations salariales)+26 000 €
Gain IR (nouvelles tranches + enfants)+3 000 €
Fin taxes foncière, TICPE, etc.+3 000 €
Perte aides éventuelles (mutuelle, etc.)–2 000 €
Gain net annuel estimé+30 000
  • Amélioration globale des fondamentaux économiques de la France :
IndicateurFrance actuelle (2024)Scénario alternatif (5‑10 ans)
PIB≈ 2 900 Md €≈ 3 200 Md € (+10 %)
Croissance annuelle moyenne1 – 1,5 %2,5 – 3,5 %
Dépenses publiques≈ 1 500 Md € (~57 % du PIB) 357,5 Md€ (~11,2 % du PIB)
Recettes publiques≈ 1 390 Md € 454,5 Md€ (~14,2 % du PIB)
Solde budgétaire annuel–110 Md€ (déficit)+97 Md€ (excédent)
Utilisation de l’excédent40 % désendettement / 40 % fonds projets / 20 % épargne
Dette publique brute≈ 3 100 Md €≈ 2 000 – 2 300 Md € (réduction continue sur 10 ans)
Ratio dette / PIB≈ 113 % 70 75 % à horizon 8‑10 ans
Service de la dette (intérêts)≈ 50 – 60 Md € 30 35 Md
Nombre d’agents publics≈ 5,7 millions 2,5 millions (–55 %)
Dépenses publiques / PIB≈ 57 % 11 %

Conclusion

En conclusion, nous pouvons dire qu’une voie alternative et positive est possible, mais qu’il faut pour cela envisager une réponse à deux points clés.

Tout d’abord, et avant tout, ce qui semble être le facteur limitant actuel et l’enjeu d’amélioration clé, c’est l’Etat et son rôle d’agent public. On souhaiterait non pas qu’il disparaisse, bien entendu, mais qu’il change de rôle et diminue son emprise. Or, dans le système actuel, c’est par lui a priori que peuvent venir les « réformes ». Cela revient donc, schématiquement, à ce que l’Etat soit à la fois l’origine du problème et la possibilité de résolution de ce problème : il s’agit d’un écueil majeur, et l’on voit bien comment, volontairement ou pas, l’Etat se débrouille justement pour éliminer les tentatives de réduction de son importance, et pour continuer à faire porter la responsabilité de la situation catastrophique sur le peuple français plutôt que sur lui-même et ses propres actions. Ce qui explique en partie le sentiment répandu d’un enlisement continu depuis des années, sans périodes d’améliorations notables.

En second point, mais c’est un travail à faire et non pas un problème insurmontable, il faudra s’atteler à la « conduite du changement », puisque certains français ont « tragiquement » pris l’habitude de cet Etat « Big Mother » déresponsabilisant d’une part, et que d’autres, bien entendu, devront bénéficier d’un régime transitoire le temps de mettre en place ce positionnement alternatif.

Quelques mots sur ce travail d’idéation « positionnement et budget alternatifs » pour finir.

Tout d’abord, j’ai produit ce travail en quelques jours à peine, en partie grâce à l’aide de ChatGPT sur les chiffres (en revanche, uniquement sur cette partie). Mais, même si l’on n’adhère pas à toutes les idées, voire à aucune, il me semble que, modulo de grosses erreurs de ChatGPT que je n’aurais pas vues (et c’est malheureusement tout à fait possible), la forme d’un projet concret est bien présente. Je m’interroge donc sur la faiblesse programmatique de tous les partis politiques actuels. J’en viens à me demander si, tout comme pour l’enjeu de la solidarité au sein de la société, Penser n’est pas avant tout un acte solitaire.

Pour les entreprises, cela ramène aux deux initiatives en cours en termes d’offres de mon côté : après avoir mis en place en cette rentrée les Séances de Pensée pour Dirigeants, en tête-à-tête, je travaille actuellement, avec quelques camarades, à la transposition au collectif, c’est-à-dire comment aider les CoDir à renouer avec leur rôle originel (organe de gouvernance stratégique), renouer avec une forme d’esprit critique en tant que collectif, et en finir avec l’échec terrible de ces CoDir interminables où l’on débat de la couleur de la moquette ou de la taille du photocopieur.

Et pour que les derniers mots de ce travail soient inspirants, citons Jung sur son concept clé d’individuationType psychologiques (page 450), qui ont, à ma mesure, en partie inspiré certains principes de ce scenario alternatif :

« Cette individuation est une nécessité naturelle puisque l’entraver par des réglementations rigides ou même exclusives, selon des normes collectives, porterait un grave préjudice à l’activité vitale de l’individu. Or l’individualité est déjà donnée physiquement et physiologiquement ; de là découle son expression psychologique correspondante ; entraver son développement équivaut à estropier artificiellement le sujet. Or un groupe social composé d’unités estropiées ne pourrait être une institution saine ni viable ; seule la société qui peut à la fois conserver sa cohésion intime, ses valeurs collectives et accorder à l’individu la plus grande liberté possible peut espérer une vitalité durable : l’individu n’est pas seulement unité, son existence même présuppose des rapports collectifs ; aussi le processus d’individuation ne mène-t-il pas à l’isolement, mais à une cohésion collective plus intensive et plus universelle. »

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