Vers une gouvernance efficace : structurer le CoDir des PME pour une croissance durable

Illustration d’un dirigeant de PME au sommet d’une montagne tenant un drapeau, entouré de silhouettes représentant les membres du comité exécutif, symbolisant la gouvernance et la vision stratégique d’une entreprise.

Dans le paysage entrepreneurial français, la gouvernance reste un sujet souvent sous-estimé par les dirigeants de PME. Pourtant, structurer un Comité de Direction (CoDir) adapté à la taille et aux ambitions de l’entreprise est un levier puissant de performance, de clarté organisationnelle et de pérennité stratégique. Voici une recommandation structurée pour les dirigeants désireux de renforcer leur gouvernance et leur organisation interne.

Un CoDir à sept fonctions clés

Même pour une PME, la complexité croissante des marchés impose une vision performante de la direction. À ce titre, nous recommandons un CoDir articulé autour de sept fonctions essentielles :

  • Chief Strategy Officer (CSO) : garant de la vision, de la stratégie globale et de la cohérence de l’action de l’entreprise.
  • Responsable du Pilotage économique : bien au-delà de la seule comptabilité, cette fonction intègre avant tout l’analyse de la performance économique, fait le lien quotidien avec les fonctions de Vente et de Production, mais est également responsable du périmètre traditionnel de la fonction Finance (gestion de trésorerie, stratégie financière et structuration des financements, obligations comptables…). Il s’agit de piloter économiquement l’entreprise, en alignant les ressources avec les ambitions stratégiques. C’est une fonction tournée vers l’avenir, à la fois analytique et orientée décision.
  • Responsable Sales & Marketing : en charge de la conquête de marché, du positionnement, du branding et du chiffre d’affaires.
  • Chief Operating Officer (COO) : pilote de l’exécution opérationnelle, des flux et de la production.
  • Chief Technology Officer (CTO) : responsable de la vision technologique, des outils digitaux et de l’innovation.
  • Directeur des Ressources Humaines (DRH) : garant de la culture, du recrutement, des compétences et de la gestion sociale.
  • Directeur Juridique : en charge de la conformité, des contrats, de la protection intellectuelle et de la maîtrise du risque juridique.

Une responsabilité par fonction, un seul représentant par rôle

Chaque membre du CoDir est le représentant unique de sa fonction au sein de l’équipe de direction. Il anime, en parallèle, son propre collectif ou équipe, et peut à ce titre solliciter des expertises ou retours de ses collaborateurs. Il est également possible d’inviter ponctuellement un collaborateur à participer à une partie du CoDir, lorsque les sujets abordés le justifient. Mais cette participation reste exceptionnelle : jamais plus d’un représentant par fonction ne siège au CoDir. Cette règle garantit la clarté des responsabilités, évite les jeux de rôle flous et protège la dynamique de décision.

Le rôle central du Chief Strategy Officer

Le CSO, souvent incarné par le CEO ou le DG – mais pas nécessairement -, est le supérieur hiérarchique fonctionnel des autres membres du CoDir. C’est lui qui articule la vision long terme, intègre les éléments de risque et pilote la stratégie de croissance. Cette fonction ne doit jamais être diluée ni subordonnée à des considérations uniquement opérationnelles. Elle est la clé de voûte de la gouvernance.

Il est donc essentiel que l’individu ou l’entité portant la fonction de CSO soit également majoritaire en equity et / ou dispose d’un pouvoir décisionnel renforcé (système de droits de vote actionnarial notamment). En effet, les décisions stratégiques ne doivent jamais être bloquées ou dominées par les logiques court-termistes de l’opérationnel. Le CSO incarne la vision et la responsabilité ultime de l’avenir de l’entreprise.

CoDir et Comité Opérationnel : deux dynamiques complémentaires

Le CoDir dans cette configuration se réunit tous les deux mois : son rôle est de valider les grandes orientations, d’arbitrer les priorités, de veiller à l’alignement stratégique des fonctions. C’est un temps de recul, de décision, de régulation.

En parallèle, un Comité Opérationnel (COP) plus restreint, composé du CSO, du Responsable du Pilotage économique, du Responsable Sales & Marketing et du COO, se réunit au moins une fois par mois. Il traite des enjeux de coordination, d’exécution, d’ajustement tactique. Cette fréquence plus soutenue permet d’éviter la déconnexion entre stratégie et exécution.

Trois originalités fortes dans la composition du CoDir des PME

La composition que nous recommandons pour le CoDir d’une PME se distingue par trois choix structurants, pensés pour répondre aux enjeux spécifiques des petites et moyennes entreprises :

  • La pleine intégration du Directeur Juridique dans l’organe de gouvernance. Trop souvent absent des PME, ou simplement cantonné à un rôle d’alerte ou de support contractuel, le Directeur Juridique apporte ici une contribution stratégique : il sécurise les actifs immatériels (données, marque, brevets), accompagne les montages financiers, les opérations de croissance externe ou de partenariat, et agit comme gardien du risque dans un environnement incertain. Dans une PME, sa vision transversale est un véritable levier de sérénité et de développement maîtrisé.
  • La substitution du CFO par un Responsable du Pilotage économique, dont le champ d’action est élargi : non seulement il couvre les fonctions classiques de comptabilité et de finance, mais il adopte surtout une logique de pilotage global orientée performance et « rentabilité cash ». Trésorerie, structuration des financements, modélisation des marges, analyse des prix, scénarios d’investissement : il apporte au CoDir des outils d’aide à la décision fondés sur des indicateurs clairs et actionnables.
  • La nomination d’un CTO plutôt qu’un DSI, signal fort d’une posture tournée vers la technologie comme levier de croissance. Le CTO ne se contente pas d’assurer la maintenance informatique : il porte la vision technologique de l’entreprise, stimule l’innovation, identifie les opportunités d’automatisation, et veille à la performance de l’ensemble des opérations grâce à la Technologie et au Digital. Sa présence au CoDir garantit une convergence entre stratégie, outils et agilité.

Et si l’on n’a pas toutes ces compétences en interne ?

Il est évident que toutes les PME ne peuvent pas se permettre d’avoir une personne dédiée à chacune de ces sept fonctions. Ce n’est pas un problème, à condition de respecter deux principes :

  1. Avoir un référent interne identifié pour chaque fonction du CoDir – même s’il cumule plusieurs casquettes
  2. Compléter par des compétences en temps partagé ou externalisées, notamment sur les fonctions Economique, Juridique, RH ou Technologique (CTO).

Cette approche flexible permet d’assurer une couverture fonctionnelle complète tout en respectant les contraintes budgétaires. Elle oblige aussi le dirigeant à structurer ses responsabilités et à ne pas tout centraliser sur lui-même.

Conclusion

Structurer un CoDir de façon performante, ce n’est pas un luxe réservé aux grandes entreprises, mais, au contraire, concerne pleinement les PME. C’est se donner les moyens d’une gouvernance claire, responsabilisante et orientée vers l’avenir. La mise en place de rôles bien définis, d’un leadership stratégique fort, et de rituels adaptés permet à la PME de grandir sans se perdre. Dans un monde incertain, la clarté organisationnelle est un véritable avantage compétitif.

[Article rédigé avec l’aide de l’IA générative]

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